Pour ses trente ans, une entreprise écotouristique s’offre des statuts coopératifs
Né en 2016, le projet de transmission de l’Auberge du cèdre s’est concrétisé le 5 mars : l’entreprise d’hôtellerie-restauration installée à Lauret (34) est désormais une coopérative. Un statut en phase avec les valeurs portées depuis trente ans par ses fondateurs.
Françoise Antonin et Lutz Engelmann, gérants de l’Auberge du Cèdre depuis sa création, sont partis à la retraite sereins : l’entreprise d’hôtellerie-restauration installée à Lauret et à laquelle ils ont consacré trente années de leur vie ne disparaîtra pas. Mieux : ses valeurs perdureront. Ses salariés et ses clients ont en effet officiellement pris le relais le 5 mars, sous la forme d’une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic).
Un pas franchi presque naturellement par cet établissement écotouristique animé dès ses débuts par un esprit responsable, tourné vers l’humain (création d’emplois sur le territoire, approvisionnement local, association des salariés à la gérance, sens de l’accueil…). Parmi les associés « historiques » tombés amoureux du lieu, on trouve le montpelliérain Michel Laget, particulièrement investi dans l’économie sociale et solidaire et qui a toujours poussé pour la transformation de la SARL. « Maintenant que l’Auberge est devenue une coopérative, je peux mourir tranquille », a -t-il d’ailleurs dit lors de l’assemblée constitutive.
La transmission en ligne de mire
La transmission, Françoise et Lutz y pensaient depuis longtemps. « Dès mon entretien d’embauche en 2013, ils m’en ont parlé, confie Laurent Baccou, ancien directeur adjoint et désormais co-gérant de la structure avec Vera Naegels. « Pour eux, personne n’était mieux placé que leurs salariés pour reprendre l’activité. » Ils ont donc accompagné la montée en compétences de Laurent et Vera, respectivement assistant de direction et cheffe de cuisine à l’époque, dans la perspective d’une transition progressive.
La transformation en Société coopérative et participative (Scop) envisagée au départ n’étant pas possible pour des raisons techniques, l’Union régionale qui les accompagne sur le projet depuis 2016, suggère la Scic. « C’est devenu évident. On s’est même demandé pourquoi on n’avait pas eu l’idée nous-mêmes. » Le statut permet en effet de réunir les salariés, mais aussi les usagers et d’autres parties prenantes, tous particulièrement attachés à l’auberge.
Les fidèles au rendez-vous
Certains clients fréquentent depuis vingt ans cet hôtel pas comme les autres, situé au pied du Pic Saint-Loup. Quand l’équipe dirigeante a proposé à ces fidèles de longue date d’investir dans la structure en achetant des parts sociales, tous ont accepté. Les autres, ayant eu vent du projet, se sont proposés spontanément : ils voulaient en être ! « L’Auberge du cèdre correspond à ce dont les gens ont envie pour le monde de demain », analyse Laurent. La toute jeune Scic compte aujourd’hui 32 associés, dont 19 clients et neuf salariés, parmi lesquels plusieurs sont saisonniers. « Cela va au-delà de ce qu’on avait imaginé et nous sommes fiers d’avoir mené à bien ce projet collectif ! »
> Un peu plus sur le lieu
C’est dans l’ancienne maison de maître du domaine viticole de Cazeneuve datant du XIXe siècle que s’est créée l’Auberge du cèdre en 1992. Aménagé progressivement au fil des ans, la bâtisse a vu son confort s’améliorer sans perdre le charme de son âge. Son parc centenaire d’un hectare recèle de nombreuses essences, dont son fameux cèdre.
De mars à novembre, une équipe fidèle accueille ses hôtes avec une attention à la fois discrète et généreuse. Dans un environnement naturel préservé et une ambiance apaisée, elle met à leur disposition ses différents espaces selon leurs besoins et leurs envies (restaurant, chambres, gîte, caravanes, terrain de camping, salles de travail, terrasses, piscine…).
auberge-du-cedre.com