Créée en 2005 dans l’Aude, Graines del Païs est depuis six mois une société coopérative d’intérêt collective (Scic). Un statut qui correspond à l’esprit de partage et de transmission qui animent les artisanes et artisans semenciers.
Si son objectif reste le même — promouvoir la biodiversité à travers la production et la commercialisation de semences biologiques libres de droit — Graines del Païs officie désormais sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Un statut en accord avec les principes qui animent l’entreprise audoise depuis sa création en 2005 : partage des décisions et de la richesse, mutualisation des outils de travail et des savoir-faire, transmission, entraide.
« L’idée de se transformer en coopérative était dans l’air depuis un moment, mais avant d’être accompagné par l’Union régionale des sociétés coopératives, on tournait un peu en rond, rapporte Marc Lanoix, un des cinq salariés. Elle a été d’un appui primordial, nous apportant des compétences extérieures dans des domaines (juridique, financier) que nous ne maîtrisions pas, ainsi qu’un réseau important d’aides. » La Scic compte aujourd’hui douze associés, parmi lesquels trois salariés et six artisanes et artisans semenciers.
Dans un monde où 50% de la production de semences est contrôlée par trois multinationales, l’entreprise coopérative s’érige contre la propriété intellectuelle du vivant. Elle œuvre à maintenir les variétés dites « population » qui s’adaptent à leur environnement et peuvent être ressemées d’une année sur l’autre, selon une pratique paysanne datant du début de l’agriculture. Son catalogue propose près de 800 variétés (potagères, fleurs, aromatiques) produites par une trentaine d’artisanes et d’artisans semenciers. Répartis sur tout le territoire, ils complètent ainsi leurs revenus agricoles.
« Notre activité de triage, ensachage et stockage, reste très manuelle, explique Marc. Cela ne nous permet pas de traiter de gros volumes et nos clients sont majoritairement des jardiniers. » La commercialisation des 80 000 à 100 000 sachets par an se fait par l’intermédiaire de la boutique en ligne et de quelques revendeurs (dont l’un des plus importants est la Biocoop Tourne-Sol, à Carcassonne). Ce réseau ne demande qu’à s’étendre pour accroitre la communauté « des gens qui sèment ».